Euthanasie

31 Janvier 2012 , Rédigé par csvp Publié dans #Divers

Alors que l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe vient d’adopter ce 25 janvier une résolution condamnant solennellement dans ses 47 Etats membres « l’euthanasie dans le sens de l’usage de procédés par action ou par omission permettant de provoquer intentionnellement la mort d’une personne » (Res n. 1859), François Hollande a décidé d’inscrire dans son programme présidentiel le choix mortel de la mort administrée médicalement : « Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour finir sa vie dignement.» (Proposition 21)
Il s’agit une nouvelle fois de nous faire croire que certains malades en fin de vie n’ont d’autre alternative que subir l’acharnement thérapeutique et son lot de souffrances ou obtenir l’euthanasie qui les ferait paisiblement passer de vie à trépas. Le parti-pris idéologique du candidat socialiste témoigne d’une profonde méconnaissance de la question. Par la loi du 22 avril 2005 relative à la fin de vie et aux droits des malades, la France a su faire le choix de la sollicitude humaine envers les plus fragiles en refusant d’une part l’obstination thérapeutique déraisonnable et d’autre part un geste ayant pour but de provoquer délibérément la mort d’un malade. Notre pays s’est également engagé dans la diffusion d’une médecine palliative moderne et compétente permettant d’accompagner les patients en fin de vie et de traiter leur douleur sans qu’il ne soit à aucun moment nécessaire d’accélérer leur décès. Autoriser la piqûre létale signerait la destruction de l’essence même de la médecine et le délitement des soins palliatifs comme on l’observe malheureusement déjà aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg, des Etats victimes de la multiplication de dérives redoutables et incontrôlables malgré l’encadrement législatif sensé les limiter (euthanasie des nouveaux-nés handicapés, des patients atteints de démence cérébrale, non recueil du consentement du malade,…).
Mais peut-être que le candidat socialiste à la présidentielle espère engranger de substantielles économies en ces temps de crise budgétaire en précipitant la mort des malades en fin de vie ? Il est vrai qu’une injection mortelle de chlorure de potassium coûte en effet moins d’un euro tandis qu’une journée d’hospitalisation en réanimation atteint 1500 euros.

Pierre-Olivier Arduin

 

Lire l'article précédent sur le même sujet ici

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article