"Jésus nous a demandé de visiter les malades (cf. Mt 25,36).

11 Février 2013 , Rédigé par csvp Publié dans #Spiritualité

"Profitons de l'Année de la foi pour approfondir le sens véritable de ce geste qui ne sépare pas la foi de la charité"

Benoit XVI


Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6,53-56.

Jésus et ses disciples, ayant traversé le lac, abordèrent à Génésareth et accostèrent. Ils sortirent de la barque, et aussitôt les gens reconnurent Jésus : ils parcoururent toute la région, et se mirent à transporter les malades sur des brancards là où l'on apprenait sa présence.
Et dans tous les endroits où il était, dans les villages, les villes ou les champs, on déposait les infirmes sur les places. Ils le suppliaient de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau.
Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés.

 

On déposait des malades

Guérisons au pays de Gennésareth

Nous sommes là à la période heureuse du ministère de Jésus. Il vient de nourrir cinq mille hommes de l'autre côté du lac, et, au cours de la nuit, il a rattrapé les disciples en marchant sur la mer.
À vrai dire, ils n'ont pas totalement compris, et sont restés au stade de la stupeur, mais leur confiance grandit progressivement. Quant à la foule, elle est enthousiaste, et elle le montre bien dès que Jésus débarque à Gennésareth.

Regardons bien, toutefois, quel a été le premier réflexe de tous ces pauvres que Jésus aimait : ils auraient pu organiser une manifestation, réserver à Jésus une sorte de triomphe populaire ; pas du tout ! Ils le quittent, au contraire, dès qu'ils l'ont reconnu, et se mettent à parcourir la région pour lui apporter les malades sur un brancard. Or, c'est très lourd, un homme couché, et le porter sur des kilomètres, c'est exténuant !

Voilà la réception qu'on préparait à Jésus, la réception qui l'attendait partout, dans les cours de fermes, dans les ruelles étroites des villages, sur les petites places des bourgades ; partout, des séries de brancards, partout deux haies de malheureux, partout des mains tendues, des gémissements, des yeux remplis d'une détresse sans fond. Partout Jésus avait rendez-vous avec la souffrance humaine. Il venait vaincre cette souffrance au nom de Dieu, Maître de la vie, pour que cette victoire proclame au monde : le Règne de Dieu est là ! Partout c'était une manifestation de la souffrance humaine pour une manifestation de la puissance de Dieu en Jésus Messie.

Et pour tous ces malades, pour tous ces désespérés, c'était le rendez-vous de la foi, une foi que Jésus sait admirablement deviner jusque dans des réflexes très simples et très naïfs.
Car tous ces hommes qui se sont mis à courir la campagne avec des brancards, avaient bien compris, comme d'instinct, que Jésus venait pour plus pauvres qu'eux : Jésus, en débarquant, leur avait communiqué le virus de sa charité.
Jésus les a laissé faire, comme il a laissé faire tous les malades qui voulaient toucher, ne fût-ce que la frange de son manteau.

Ainsi, en une seule journée du Seigneur, nous retrouvons en résumé trois éléments essentiels à notre vie chrétienne :

- écouter le Seigneur nous parler dans le désert,

- nous laisser rejoindre sur la mer où nous peinons, au moment que lui-même choisit,

- lui apporter avec confiance toute la souffrance qui nous est confiée, tous les pauvres qui nous sont remis.

Il y a tant dans brancards à saisir au cours d'une journée de vie communautaire,
tant de limites à comprendre,
tant de misères à pardonner,
tant de douceur à mettre dans nos gestes et dans nos regards !

Et ces miettes de bonheur que nous offrons à nos frères ou nos sœurs que Dieu aime, nous rassasient nous-mêmes et nous fortifient pour l'œuvre de Jésus.

 

Père Jean

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