La vie est une attente, mais l'attente est vie !

27 Novembre 2011 , Rédigé par csvp Publié dans #Spiritualité

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : "Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s'alourdisse dans la débauche, l'ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l'improviste. Comme un filet, il s'abattra sur tous les hommes de la terre".
« Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l'homme. »

Lc 21,34-36

 

Comme un filet

Les années passent, au service du Seigneur ; et normalement notre vie toute donnée à la prière et au service fraternel devrait devenir de plus en plus libre et légère sous le regard de Celui qui nous aime. À cela tendent tous nos efforts spirituels et toutes nos conversions, et c'est bien le désir que fait monter en nous la parole de Jésus.
Pourtant, même quand nous cherchons loyalement notre chemin de fidélité, nous prenons conscience, de loin en loin, d'une pesanteur qui s'est installée en nous malgré nous, et qui nous empêche d'être heureux sans contrainte de l'appel et de la présence du Seigneur.

Pesanteur de l'intelligence, qui devient comme rétive aux choses de Dieu et aux approches de son mystère. Pesanteur de notre mémoire, qui demeure collée aux événements quotidiens et ne se nourrit plus des merveilles de la foi. Pesanteur de notre désir, qui ne vise plus, apparemment, que des joies immédiates ou des facilités à court terme.
"Tenez-vous sur vos gardes, nous dit Jésus aujourd'hui, de peur que vos cœurs ne s'appesantissent". Et il mentionne les dangers de la débauche et de l'ivrognerie, dont par grâce, heureusement, nos sommes préservés; mais il ajoute, comme cause d'appesantissement, "les soucis de la vie", les soucis pour la vie, qui habitent tous les cœurs humains, même au cloître.
Selon Jésus, un cœur appesanti est un cœur qui perd ses réflexes et sa présence aux êtres et aux événements. Un cœur immergé dans les soucis "biotiques" (mérimnai biôtikai) devient vulnérable à l'imprévu ; il se laisse surprendre et paralyser. Si nous ne restons pas sur nos gardes, "le Jour de Dieu fondra sur nous comme un filet" de chasseur, qui interdit tout mouvement, toute échappée, toute fuite.

Le remède est simple, et Jésus y revient souvent quand il parle de l'avenir et des événements ultimes qui accompagneront son retour: "Veillez et priez en tout temps". C'est tout le programme spirituel de l'Avent qui va commencer: demeurer vigilants, quel que soit notre passé de louange et de service, et rester par la prière en dialogue d'amour avec le Seigneur de notre appel.

Le Jour du Seigneur n'est pas redoutable pour ceux qui l'attendent, le guettent et le préparent; et la venue du Fils de l'Homme ne surprendra pas ceux qui chaque jour vivent dans sa lumière. Si nous veillons, debout, pour appeler et servir Celui qui vient, nous serons debout devant lui dès qu'il paraîtra. Non pas debout comme raidis dans notre fierté et notre triomphe, mais debout dans le respect et la confiance, pour accueillir le Seigneur en gloire et pour entrer, heureux, dans son accueil et sa gloire.

Vigilance et prière seront pour nous, durant l'Avent, comme deux visages de notre espérance. Ce seront aussi pour nous, au cœur de l'Église, deux manières de vivre d'amour et de porter le monde, à l'imitation de la Mère du Messie.

 

Père Jean

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