Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n'ayez pas la foi ?

30 Janvier 2012 , Rédigé par csvp Publié dans #Spiritualité

Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule en paraboles. Le soir venu, il dit à ses disciples : « Passons sur l'autre rive. » Quittant la foule, ils emmènent Jésus dans la barque, comme il était ; et d'autres barques le suivaient.
Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait d'eau. Lui dormait sur le coussin à l'arrière. Ses compagnons le réveillent et lui crient : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Réveillé, il interpelle le vent avec vivacité et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit : « Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n'ayez pas la foi ? » Saisis d'une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Me 4,35-41

 

 

Le vent et la mer

Après une série de paraboles (4,1-34), adressée pour une part aux disciples, une série de quatre miracles (4,35 - 5,4), la tempête apaisée, la guérison du démoniaque, le rappel à la vie de la fille de Yahir et la guérison de la femme au flux de sang, rappellent que le pouvoir du Messie se manifeste autant par des actes que par des paroles. De plus ce pouvoir atteint aussi bien la nature que les démons ou la mort.
Le cadre, c'est le lac, que les disciples vont traverser vers l'est, puisque l'épisode suivant les situe en pays païen. Une tempête se lève, comme lorsque le vent venu de la mer rencontre les bourrasques du désert syrien, et Jésus dort, sur le coussin du timonier qu'il a mis sous sa tête.
Écoutons ce qu'expriment les disciples, puis Jésus, avant de nous demander l'importance, pour nous, de cet apaisement de la tempête.

Chez les disciples, c'est la peur, et ils reprochent presque à Jésus de s'en désolidariser : "Maître, cela ne te fait rien que nous périssions !" Rien sur la confiance, rien sur la foi, sinon une vague impression que Jésus, s'il le voulait, y pourrait quelque chose. D'ailleurs les disciples ont pris l'initiative d'emmener Jésus "comme il se trouvait", suivi d'une flottille qui ne parvenait pas à se séparer de lui.

Jésus, d'abord passif et comme absent, est réveillé : c'est l'heure de sa puissance. Il commande à la mer démontée , comme Dieu a menacé le chaos primitif (Ps 104,7), et il dit :"Silence ! Tais-toi !", comme à l'esprit impur (1,25). Sur le champ, la mer obéit, comme il est dit dans le Psaume: "II ramena la bourrasque ausilence et les flots se turent. Il se réjouirent de les voir s'apaiser, il les mena jusqu'au port de leur désir"(Ps 107,29-30). Et Jésus, à son tour, fait des reproches :"Vous avez eu si peur, parce que vous manquez de foi !" Comme s'ils pouvaient courir un danger alors que Jésus est là, et qu'il dort. Et la "grande crainte" que les disciples éprouvent (cf. Jonas 1,10) ne débouche que sur une question: "Qui donc est-il ?"

La vie spirituelle nous fait revivre souvent l'angoisse des disciples. Quand les dangers, les incertitudes ou les incompréhensions s'amoncellent autour de nous, notre premier réflexe est de craindre, comme si nous étions seuls, et condamnés à périr, comme si Jésus n'était pas en nous, pour nous fortifier et nous tirer de l'isolement. Ce qui nous surprend, c'est le calme qui se fait en nous quand Jésus a parlé et quand nous l'avons appelé au secours. Quand nous descendons en nous jusqu'au niveau de la foi, quand nous acceptons de voir les choses et les personnes comme Jésus les voit, quand nous décidons de nous en remettre à lui et d'adopter son langage, notre barque cesse de faire eau de toutes parts, le vent tombe, et nous nous reprenons à espérer.

Mais il est des tempêtes, subites ou habituelles, que nous ne pouvons affronter avec nos seules forces et dont Jésus veut se rendre maître. Il faut seulement que nous allions plus loin qu'une question, et qu'un acte de foi authentique vienne nous libérer.
Qu'est-ce qui pourrait lui faire obstacle, si le vent et la mer lui obéissent ?

Père Jean

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