Qu’est-ce qui fait que nos actions quotidiennes ont du sens ?

10 Septembre 2011 , Rédigé par csvp Publié dans #Spiritualité

Les fruits : les fruits de notre travail, ses résultats. On se dit : si ce que je fais est bien, on peut en voir les fruits, tôt ou tard. Il est bon de s’intéresser ainsi aux conséquences de ce que nous faisons. Mais ce critère peut être lui aussi trompeur. D’une part, parce que les fruits ne sont pas toujours bons, d’autre part, parce que les fruits peuvent être donnés plus tard. Si on est vraiment dans l’œuvre, dans le travail de Création, les fruits sont tels qu’on ne les verra pas tous, et peut-être qu’on n’en verra aucun ! Ainsi le critère de discernement par les fruits peut-il aussi être dangereux. Soit nous nous désolons parce que nous ne voyons pas de fruits, soit nous devenons indifférents à ce que nous faisons en prétextant que, tôt ou tard, il y aura des fruits… ce qui est une manière de ne pas toujours nous interroger vraiment sur la qualité de nos actes.

En résumé, agir, s’agiter, ne suffit pas, n’est pas participer à l’œuvre de création. La joie et l’attente des fruits sont des critères de discernement courants et qui ne sont pas négligeables, mais pourtant ils ne sont pas suffisants. Comment trouver ce critère qui nous permet de savoir simplement si nous participons ou non véritablement à la Création ?

 

Retour à Dieu : le critère du don

Pour l’anthropologie chrétienne l’acte bon est, in fine, évalué par Dieu seul : « pourquoi m’appelles-tu bon maître ? », dira Jésus à l’homme riche qui l’arrête en chemin, « personne n’est bon, sinon Dieu seul » (Marc 10, 18). Le critère du bien nous est donné. Tel est le critère fondamental du bien : il nous est commun.
Cette notion de bien commun est donc très différente de celle que comprend le monde aujourd’hui : pour un chrétien, décider soi-même si l’activité est bonne conduit à la mort de la société, car c’est l’homme qui se donne son propre critère de jugement, et la violence entre dans l’histoire pour imposer son « bien ». Inversement, accepter que le critère du bien nous est donné, notamment par la Révélation, les commandements, l’éclairage que les saints ou le magistère peuvent donner à ces commandements… accepter que le critère du bien est un cadeau qui nous est fait, tel est le principe même de la vie sociale : accepter le bien comme étant commun. Le critère du bien étant un don de Dieu, il peut échapper aux définitions égoïstes. Dieu nous a faits à sa ressemblance, il nous a faits pour que nous poursuivions le bien qu’Il a défini, pas pour que nous l’inventions ! Par exemple, le respect de la vie est un bien inconditionnel. La vie m’est donnée. Je ne peux juger les critères de celle-ci, mais je peux juger les actes mauvais à partir de ce critère. Je ne peux me donner à moi-même la possibilité de décider du début et de la fin de la vie.

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