« Recherchez surtout la Vérité »

24 Août 2011 , Rédigé par csvp Publié dans #Spiritualité

Reproches aux scribes et aux pharisiens : hypocrisie et vanité

Mt 23, 1-12 

Jésus déclara à la foule et à ses disciples : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Pratiquez donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire. Mais n'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes : ils portent sur eux des phylactères très larges et des franges très longues ; ils aiment les places d'honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues, les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.
« Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n'avez qu'un seul enseignant, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé. »

Mt 23,1-12

Rabbi

Après une critique sévère de l'attitude pharisienne Jésus envisage la vie quotidienne de sa communauté.

Valoriser l'image de soi-même aux dépens de la référence unique à Dieu, c'est le grief de fond que l'on retrouve dans toutes les critiques que Jésus adresse aux Pharisiens. Lier des fardeaux pour les autres et ne pas les remuer du doigt, se faire remarquer par une dévotion voyante, aimer les titres honorifiques et se faire appeler "rabbi", "père" ou "docteur", c'est attirer l'attention sur soi-même.
Interdire aux autres l'accès au Royaume, gagner des prosélytes simplement pour s'en glorifier, payer la dîme sur les fines herbes en négligeant la justice, la miséricorde et la fidélité, filtrer le moindre moucheron et boire à longs traits ce qui tue, se contenter de purifier l'extérieur de la coupe et du plat, et revendiquer seulement la belle apparence des sépulcres blanchis à la chaux, c'est se faire gravement illusion et fausser la conscience des gens. Jésus n'a pas de mots assez durs pour cette religion du paraître, lui qui a voulu au contraire tout bâtir sur l'intériorité, sur l'authenticité et la droiture d'intention.

Il s'agit donc pour nous de dire courageusement adieu à toute cette hypocrisie et d'accueillir les consignes du Seigneur.
Dans la communauté de Jésus, personne ne devra rechercher les titres, car tous les dons de Dieu ne sont qu'une gérance, et toutes les œuvres des mains ou de l'esprit doivent lui être rapportées. Il n'y a pas, parmi les chrétiens, de situation exceptionnelle, pas de rang à garder, pas d'acquis à défendre, pas de prestige à préserver, car toute science est un service et toute responsabilité, un devoir.
Tous les croyants sont à l'écoute de l'Envoyé, qui connaît Dieu ; tous révèrent l'Unique Père, le seul admirable, le seul adorable ; tous se sentent et se veulent frères, et dès lors toutes les différences s'harmonisent dans l'amour et l'humilité.

"Qui s'élèvera sera abaissé" (par le Seigneur).

"Qui s'abaissera sera élevé" (par le Seigneur).

L'enseignement de Jésus prend à contre-pied nos réflexes de tous les jours. Dans notre monde de compétition et de profit, tant d'hommes vivent pour se placer, pour se pousser, pour se mettre en vedette, tant d'hommes jouent des coudes sans souci de ceux qu'ils écartent.

Et Jésus vient dire :"Le plus grand parmi vous sera votre serviteur". Faut-il croire, dès lors, que dans la société les chrétiens ne peuvent occuper que des places subalternes ? Faut-il que les chrétiens(nes) agissent toujours en-deçà de leurs possibilités ? Faut-il qu'ils s'effacent partout et laissent aux autres tous les leviers de commande et les postes où l'on peut infléchir la marche des groupes humains ?
Non, ce n'est pas là la pensée du Christ, car il nous demande à tous de faire valoir pour le Royaume de Dieu le talent ou les talents que nous avons reçus, mais à sa manière à lui. Tout est dans la manière. Jésus nous apprend à agir toujours en esprit de service et sans refermer les mains ni sur rien ni sur personne, en travaillant pour l'honneur de Dieu et le bonheur des hommes.

Voilà le style de Jésus : c'est celui qu'il nous propose, et c'est pour nous la route de la vraie joie, car "il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir".

Père Jean

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